•             A Elles, et à lui.

     

    L’épine perfide de quelque paume, avait depuis longtemps percé le cœur du royaume. Sous les cris de la pluie que le vent étreint, la nuit violette glissa entre mes mains. Les litanies douloureuses, psalmodiées au fond des caves, ouvrent leurs portes, sur de tristes épaves. Et la nuit glisse violette, entre nos mains.

    Qu’a-t-il volé, monstre de papier ? Qu’a-t-il volé ?

     Le petit mineur sur l’amas de poussières, leva sa pioche, fendit la Terre et les mers.  L’air en eut le souffle coupé. Un flamand vagabond _ peut être pour lui plaire_ courba le dos et se roula dans la terre. Le petit mineur continua de piocher, et comme tout n’est jamais que poussière, le flamand s’en retourna héron cendré.

    La nuit violette glissera entre nos mains.

                    Le chasseur de papillons dans son large filet, attrapa le héron, fendit la plaine et les marais. L’air en eut le souffle coupé. Il vit la pioche entre deux mains, et voici à peu prêt le langage qu’il lui tînt : «… ». Bien malin celui qui ne dit rien, celui qui sait, qu’elles sont des mines de rien. Le petit mineur continua de piocher, et comme tout ce qu’on lui offrit ne fut jamais rien, prit la Vie en cadeau sans que le nœud fût défait.

    La nuit violette glissa entre ses mains.

                    Un vieux géant de sa canne blanche, écrasa la Vie, fendit les Mondes et un demi-Comanche. Le visage picoré par les hirondelles, il goba quelque pâté de maisons à la sauce béchamel. Le petit mineur continua de piocher, mine de rien, et comme il sera bientôt grand, peut être tu ne lui tiendras plus la main.

    Le héron cendré eut la gorge nouée, la pioche faisait ses lacets ; le chasseur de papillons, mordu par une chenille affamée ; et le vieux géant s’étouffa en avalant le chien d’un foyer.

    La Terre toussa trois fois.

    Tu peux garder le Soleil, moi, je n’en veux plus.

    La nuit violette glisse entre tes mains.


    1 commentaire
  • Someone else washed up in paradise. Peut-on fêter Noël sans Ferrero Rocher? Certainement. There’s nothing absurder. Le chute annonce t-elle toujours la fin, ou bien la fin entraine t-elle la chute ? Demande à ton sapin. Every time I rise I see You falling. Every You and Every me. Ca va ? Mh non. Friedrich a dit! …mh non plus. Le Soleil brille, tu fais un pas.Mais il fait froid, tu rentres chez toi. Perde des kilogs, perdre des idéaux. Bulle de chagrin. Boule d’incertitude. Ca va ? On pourrait bien dire « oui »: c’est plus facile sur le clavier. J’suis fatigué. Le mal est partout, au dos même des ardoises des écoliers. There were no good old days. « L’homme est un animal qui peut promettre ».

    Ah. A list of things we said we’d do tomorrow. J’aime le mot “ petite culotte” encore qu’il cache souvent une tout autre réalité. Et puis les filles ont encore des gros bras. Hélène est aussi belle que poire. Tu veux reprendre tes médicaments ? Aussi poilant que l’épilé psy. Ah ! Humour ! Noir. Que tout est noir. Are there no good old days? I’ve tried so hard to keep myself from falling. Jim Morrison est mort la nuit d’un 2 juillet. Ian Curtis a inventé la tecktonik. Il a l’air un peu moins con que vous. Un peu. Beaucoup. Oh et puis, tu sais. Her kiss, her smille, her perfume. J’ai vu un orange-gorge. Il m’a vu. Il est parti. Aussi.

    The Albion sails on course. And every one is gonna be happy...yes of course.


    1 commentaire
  • Place du village. Une potence, un pilori, trois hommes et un bel arbre.

    La reine n’est pas là.

     

    Passe un dévot.

    _ Shakespeare, la tête et les bras prisonniers du pilori : Voilà bien des heures, prosterné devant vous, que je m’use les genoux, que le soleil me roue de ses coups.

    _ Molière, du haut de sa potence : Voilà bien des heures, la mort me tenant sous son joug, que je crois devenir fou et vois des citronniers partout.

    _ Goethe, pendu au vieil arbre : Voilà un dévot ! Confiez lui donc vos maux et mourrez aussitôt !

    _ Molière, qui aperçoit à son tour le dévot : Oh ! Mon frère !

    _ Goethe : Eh quoi ! Ce tartuffe Molière quitte t-il face à la mort, les mots qui bâtirent sa carrière, comme il quittait jadis le nom de son père ?

    _ Le dévot, qui s’est approché : Cela ne tient qu’à lui de voir fleurir sa pierre, car aux hommes bons sont rendus les hommages funéraires. Mais où est la reine ? Non vraiment, elle n’entend aucune prière !

    _ Molière : Oui. Où s’envolent tous nos vœux, et que m’étouffe encore ce nœud, maintenant que je suis pieux ?

    Un oiseau noir lui donne un coup de bec.

    _ Shakespeare, qui ne peut rien voir de la scène et se parle donc à lui-même : Maudit soient les sanctuaires volants…

    _ Le dévot : Oh ! Pour les prières pas besoin d’être dévot, il suffit d’en avoir l’air.

    _ Goethe, ricanant : Ainsi parait Molière, tout membre brassant les airs, pour effrayer les mouches qui se disputent ses chairs ! Gros mammifères !

    _ Molière : Eh ! Je mène cette parade ridicule sans attendre que l’on m’adule ! Sur sa branche, la corneille noire me guette et déjà le ciel parait si bas par-dessus nos têtes. Vivre est ma seule quête !

    _ Goethe : Tu nous quitteras sur la pointe des pieds, dans cette posture grotesque par laquelle tu veux t’épargner.

    _ Molière : Cela est vain, il est vrai. Mon frère pour nous que pouvez vous faire ?

    _ Le dévot : Hélas ! Rien qui puisse vous tirer des gorges de l’Enfer ! Il me tarde cependant d’entendre le discours, qui pourra me satisfaire.

    _ Shakespeare : Et que peut-on pour vous plaire ?

    _ Le dévot : On dit que la mort venant, la vie défile sous nous paupières. J’ai hâte de connaitre des vôtres, le mystère.

    _ Goethe, incrédule : Croyance populaire…

    _ Le dévot : Que voyez- vous Molière ?

    _ Molière, qui tourne la tête à droit et à gauche : Partout, je n’y vois rien que des citronniers…

    _ Le dévot, s’indignant : Eh quoi faites un effort ! Je suis venu, il faut bien qu’à son tour  vienne votre mort ! Qu’y voyez-vous Goethe ?

    _ Goethe, plisse les yeux : J’y vois… j’y vois…

    _ Shakespeare, toujours à voix basse : Je l’ai sur le bout de la langue, cette langue que je ne connais guère, la langue de Molière.

    _ Goethe : Eh quoi Shakespeare ! Vas-tu finir par te taire ?!

    _ Shakespeare, qui s’exclame : Maudit soit celui violant mon sanctuaire ! Voilà qui devrait fort bien faire l’affaire.

    _ Goethe : Puis-je reprendre ?

    _ Shakespeare : Certainement. C’est quant à moi à vos lèvres que je vais de ce pas me pendre.  

    _ Goethe: Amicallemand.

     J’y vois…j’y vois les grandes allées d’un cimetière, des fleurs en plastique sur la plus grande partie des pierres. Par malheur, Les mains sont souvent loin du cœur, et voici la raison de ces leurres. Ah non vraiment mon père, le monde vit d’une bien dévote manière.

    _ Shakespeare : Vipère !

    _ Molière : Voilà cette langue pleutre, voici la langue de Goethe. On quémande ce qu’il voit de sa vie, il nous fait voir son avis.

    _ Shakespeare : Rien n’est jamais plus glorieux que l’âme quittant le corps et au grand jamais ne dit-on du mal des morts !

    _ Goethe : Nous en jugerons tout à l’heure puisque d’ores et déjà votre peau quitte sa couleur

    L’important est de savoir si l’on en parle encore et Goethe à cette fin a voué nombre d’efforts

    _ Le dévot, qui consulte sa montre : Cela porte à ravir mais la gloire attend encore que chacun expire…

    _ Shakespeare, accusateur : N’était-ce pas vous ce matin qui derrière le parloir joigniez les deux mains et blâmiez nos desseins de confier à la cigüe la suite de nos destins ?

     _ Le dévot, qui déjà s’en va : A l’aube ce fut un crime et Dieu sait qu’il est mal de mourir d’une simple déprime. Et puis,  je fus pendu à votre place dès demain, si la nouvelle prit le cours des chemins : Eh quoi Shakespeare! Malheur au pauvre dévot  qui consent à votre dernier soupir !

    Passe un prince.

    Le Prince, l’air perdu : Où est donc la reine ?

    Goethe hausse les épaules. La corde se noue.

    _ Goethe, salue : Cordiallemand

    Sa nuque se brise, il dit encore :

    _ Goethe : Oh ! Un citronnier.

     

                    Le prince s’en va. La reine n’est toujours pas là.

    Au coin de la place, une boule de billard rouge  en rencontre une jaune dans un café. Elles se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires